décolletés ajourés

 

Définitive, sauvage, éblouissante

la nudité ne fait que commencer

au creux de ses décolletés ajourés

 

Elle n’a jamais peur. Jamais d'hésitation. Confiance absolue. Tous les tabous n’existent que pour être transgressés avant d’être dissous à un point de combustion extrême qu’elle porte en elle.  De moi aussi, elle veut ce feu qu’il est toujours possible de faire jaillir entre les pierres du temps. La morsure au fer rouge, son âcre volupté ! Voilà pourquoi toutes les portes restent ouvertes jour et nuit comme ses jambes qui s’ouvrent à mon approche, battantes de désir comme sa robe égarée dans les remous de ses passions. Voilà aussi pourquoi, définitive, sauvage, éblouissante, la nudité de Vénus ne fait que commencer au creux de ses profonds décolletés ajourés. 


"tu m'aimes ?"

 

Je cherchais des signes simples pour me repérer, pour continuer d’avancer sans trop trébucher. Pour cela, toujours consentante, Ponko m’aida, tout naturellement, elle m’apprit à la reconnaître à l’odeur, à deviner les mouvements de son désir aux seuls remous de son coeur, elle insista beaucoup sur l’agrément d’un baiser au fond duquel on découvre toutes les douceurs de nos langues. Avant elle, je n’avais jamais été si loin dans l’avenir érotique de nos désirs et la fraternité de la débauche. Impatiente et résolue, la pupille dilatée et affamée de sensations fortes, souriant vaguement en lisant sans égard au fond de l’encrier de mes yeux, elle commença à briser, centimètre par centimètre, les murs du labyrinthe. Chaque nuit, la tête couchée sur son ventre, j’entendais monter au loin un galop d’orgasmes sauvages, mêlés, polymorphes, frénétiques.


la transparence du matin

 

Fabuleuse transparence du matin, vertigineuse en dépit de son ordinaire, banale et miraculeuse comme le sont tous les matins de tous les jours,

mais que d’ordinaire on ne voit plus, ou plutôt que l’on n’a jamais vue.

Il m’a fallu cette rencontre avec Haruka pour m’ouvrir les yeux et m’éveiller à cette fraîcheur et cette innocence

où plus rien ne fait écran à la netteté et la clarté des formes.


let me touch your knee now!

 

let me touch your knee now ! - 今、膝に触れさせて !- laisse- moi toucher ton genou maintenant ! 

J’éprouve une joie originaire et intempestive à faire renaître sous mon pinceau l’or vif qui luit sur les genoux nus de Haruka (悠香). A contempler, le coeur battant, tous les sens en alerte, son corps ardent au coeur de la nuit. A la voir surgir tout à coup encore chaude de son bain brûlant, chair vivante et sans âge cuisant dans la vapeur des soirs d’été, ou gelée dans la pénombre de l’hiver, ou aimantant ma faim à l’autre bout du monde. Beauté plus belle qu’elle-même, toujours plus vive et envoûtante, rougissante comme après une faute et ruisselante à jamais d’une aura mystérieuse comme d’une sorte de voile fait d’un peu de lumière, une espèce de satin, de velouté et de douceur extrême difficile à dire. 


le début de l’amour

 

the beginning of love - 愛の始まり - le début de l’amour

Haruka se tient assise la dos au mur dans la lumière dorée d’une lampe qui donne à sa peau un éclat éblouissant. Je cherche son regard pour mieux comprendre ce qu’elle m’a dit. Je scrute avec une joie insatiable ce bijou de chair et d’os qui parle sans bouger, un bras posé sur le genou nu. Je ne l’écoute plus. Je me tais. Je regarde la main immobile, très belle, qui luit à côté du genou. Visage, genou et main qui vont leur chemin sous mes paupières. Visible obsédant qui persistera dans mon regard où que j’aille. C’est ainsi que, en moi, le début de l’amour est d’abord une image. 


10. Cinq ans de philosophie dans l'atelier

Publication du dernier livre de Daniel de Saint-Yon rédigé en collaboration avec Haruka Akasako

(disponible aux Editions Gutta & Astula)

Quatrième de couverture
“Haruka Akasako, une véritable fée philosophe avec une terrible sensibilité, une phénoménale énigme que j’essaie toujours de déchiffrer à l’aide des idéogrammes qu’elle m’a laissés. Avec elle, j’ai été envahi d’images inattendues qui m’ont dévasté. Pendant cinq ans, Haruka aura été pour moi un formidable conducteur de résistance à l’origine de puissants court-circuits dans le temps et dans l’espace qui ont rendu à mes nuits toute leur beauté.” 

https://www.blurb.fr/bookshare/app/index.html?bookId=10713233

 


l’énigme du miroir

le fond de l’art est un qui-vive entre imaginaire et réalité où les âges ne sont pas égaux et les sexes indifférents

cette tension de la vie à l’état pur entre l’hallucination et le désordre est très étrange et difficile à penser

entre les images et le néant il y a donc ce précipice vertigineux qui en lui attire et une seule passerelle qui permet de le franchir

c’est comme un rêve que personne ne rêve, un miroir de feu sur lequel aucun reflet ne se dépose

les choses y transmigrent des chenilles aux papillons dans un ruissellement d’images chaque fois que nos sexes s’emboîtent en frissonnant dans le coton blanc de vieux lits noirs d’un autre temps

aucun dieu ne garde cette passerelle branlante au-dessus de la mort, si périlleuse que peu de sages s’y risquent, car il faut pour la franchir dénuder ses mains et la saisir toute nue

ce qui expliquerait l’extrême effarouchement de Sayaka Akasako devant l’énigme de ce miroir fascinant en amont de tout sens


10. Expo Daniel Moline & Jo De Leeuw à La Villa Sauvage

Exposition éclectique, multiple, diabolique à force de rabattre la vérité de tous les détails sur les corps par leur précision et leur netteté mêmes, sans rien forcer ni déformer, tout en restant ouverte à de nouveaux détails et capable d’en aimanter d’autres à l’infini !
La Villa Sauvage
http://lavillasauvage.be/expositions.html


03. Musée Machida (Tokyo) - 1990

musée international de Machida ,Tokyo, du 24 au 30 avril 1990

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