le fond de l’art est un qui-vive entre imaginaire et réalité où les âges ne sont pas égaux et les sexes indifférents

cette tension de la vie à l’état pur entre l’hallucination et le désordre est très étrange et difficile à penser

entre les images et le néant il y a donc ce précipice vertigineux qui en lui attire et une seule passerelle qui permet de le franchir

c’est comme un rêve que personne ne rêve, un miroir de feu sur lequel aucun reflet ne se dépose

les choses y transmigrent des chenilles aux papillons dans un ruissellement d’images chaque fois que nos sexes s’emboîtent en frissonnant dans le coton blanc de vieux lits noirs d’un autre temps

aucun dieu ne garde cette passerelle branlante au-dessus de la mort, si périlleuse que peu de sages s’y risquent, car il faut pour la franchir dénuder ses mains et la saisir toute nue

ce qui expliquerait l’extrême effarouchement de Sayaka Akasako devant l’énigme de ce miroir fascinant en amont de tout sens